Bonjour à toutes et à tous
Quelques lignes (un pavé me connaissant !) pour vous raconter l’histoire de Thya, ma petite chipie, née le 7 juin 2020 (fête des mamans, elle a parfaitement bien choisi!) suite à une FIV ICSI.
11 février 2019 : avec Mr futur Papa, nous nous pacsons! Devant l’hôtel de ville « et si on agrandissait la famille ? ». Il a une fille de 9 ans d’une précédente union née grâce à une FIV. Dès qu’on a commencé à parler projets, il a été franc et m’a dit que nous serions certainement obligés de passer par là nous aussi. Ses spermatozoïdes sont peu nombreux et pas très mobiles… Dès le début, je suis prévenue, cela ne m’inquiète pas du tout.
22 mars 2019 : premier rendez-vous avec Dr « D » afin de me retirer mon stérilet. On lui explique qu’on souhaite avoir un enfant, qu’on aura sûrement besoin d’aide. Il comprend et nous dirige immédiatement vers le Dr « M ». A partir de là, tout s’enchaîne rapidement.
8 avril 2019 : rencontre avec le Dr « M ». Pour gagner du temps, on lui apporte les anciens spermogrammes du papa (qui datent de 10 ans !). Les résultats n’étaient pas fameux mais avec un peu d’aide, on est certains de réaliser notre beau projet.
De là, on a vu le docteur « M » une fois par mois environ. Nous avions la sensation d’être très bien pris en charge, qu’on ne perdait pas de temps, que les choses ne trainaient pas. Entre deux rendez-vous, prises de sang pour moi, spermogrammes pour Mr. J’étais un vrai gruyère à force d’être piquée ! Mais j’étais très optimiste et le parcours était plus doux que ce que j’avais imaginé d’un parcours FIV.
10 juillet 2019 : trois mois et demi seulement après notre premier rendez-vous à la polyclinique, mes ovocytes sont ponctionnés. J’étais confiante quant aux nombres car, deux ans auparavant j’ai fait un don d’ovocytes et une quinzaine m’avait été ponctionné. Cette fois-ci, ce sera en anesthésie générale et pas en locale comme au CHU pour mon don. Toujours confiante, je sais que je n’aurais pas mal, et malgré mon grand nombres d’ovocytes (merci mes ovaires polymicrokystiques!), je n’ai ressenti aucune douleur jusque là, pas même une gêne. Mon corps est un warrior! J’ai beaucoup de chance.
En blouse, alors que j’attends d’être emmenée au bloc, une panne d’électricité au sein du bloc survient : les opérations sont retardées. Non non NON ma ponction ne peut être retardée ! Hier soir, Mr Papa m’a piqué à une certaine heure, la ponction ne DOIT pas être faite en retard! Je compte les minutes qui s’écoulent, je m’imagine déjà devoir recommencer tout le processus. Je ne peux pas confier mon stress au papa, il est à faire son recueil de sperme, je le retrouverais qu’une fois ma ponction faite. Une autre patiente attend avec moi, elle aussi doit subir une ponction, elle est encore plus stressée que moi. Je réussis à garder mon calme, je ne montre rien, mais je pleure à l’intérieur. 1h30 de retard… enfin le brancardier m’emmène au bloc. Allongée, quelques secondes avant qu’une infirmière me pose le masque pour m’endormir, je vois le Dr « M » qui m’annonce que le transfert n’aura pas lieu 5 jours après comme prévu. Mes ovaires ont « trop travaillé », il faut qu’ils se reposent afin de ne pas mettre en péril la FIV. Je suis anéantie, cette fois ci, je laisse mes larmes sortir enfin. Je m’endors en pleurant, une infirmière me caressant la tête. A mon réveil, je suis rapidement emmenée en chambre. Je me sens HS comme après une grosse sieste, mais physiquement tout va bien, je n’ai aucune douleur. Je retrouve le papa, nous sommes tous les 2 déçus de devoir attendre (combien de temps ?) avant le transfert. Quelques heures passent avant que Dr « M » vienne m’annoncer qu’il a pu prélevé… 34 ovocytes ! Wahou !! Je suis tellement fière de moi, de mon corps ! La déception laisse place à une joie immense ! Mais je tâche de me contrôler : je partage la chambre avec une autre femme, j’entends le docteur « M » lui annoncer qu’il ne lui a prélevé que 2 ovocytes. Mais, peu importe le nombre, finalement un seul peut être suffisant.
Samedi 13 juillet, le labo me téléphone. Nous avons 11 embryons qui ont l’air en pleine forme ! Superbe nouvelle !
Juillet, puis août passent. Le 27 août, j’ai rendez-vous avec le docteur « M ». Or, je n’ai pas eu mes règles de l’été… Anormale. Et si j’étais tombée enceinte naturellement ? Je suis partagée, je n’y crois qu’à moitié mais sait-on jamais… Sa secrétaire, adorable, me prescrit un test de grossesse. Je ne dis rien à Mr Papa… En regardant les résultats sur internet, je me filme, pour lui montrer ma réaction s’ils sont positifs. « Négatif » je m’en doutais… mais je fonds en larmes malgré tout. Allez, tout n’est pas perdu, au contraire, 5 beaux embryons nous attendent (5 jours après le 13/07, sur les 11, il n’en restait « que » 5, ce qui est déjà énorme).
Après avoir revu Dr « M », avoir déclenché mes règles et refait une prise de sang, le transfert a finalement eu lieu jeudi 26 septembre 2019, 6 mois seulement après avoir retiré mon stérilet. Mon conjoint et moi-même attendons dans la salle d’attente du labo, nous rions, plaisantons, nous sommes en forme, heureux, confiants. La secrétaire nous propose un carré de chocolat, j’en mange 2 « ça fera rester notre petit embryon en moi ! ». Le transfert a lieu, l’embryon qu’on m’implante est beau, le transfert a lieu sans accroc. Croyez-moi ou non, mais je ressens tout de suite que quelque chose se passe dans mon ventre… Dans la voiture, entre le labo et le restaurant (pour fêter ça !), je parle déjà à mon « bébé ». Mon test de grossesse aura lieu le 7 octobre, et tous les jours, je parle à mon « petit glaçon » comme je l’appelle. Je suis toujours autant confiante, je sens que quelque chose n’est pas habituel dans mon ventre, ça travaille…
le 7 octobre, je réalise la prise de sang le matin, avant de me rendre au travail. Je tremble, j’ai peur. Je reçois le mail comme quoi mes résultats sont disponibles en fin de matinée mais hors de question de les regarder seule. Je prends mon mal en patience et attends 18h que Mr Papa rentre du travail. L’ordinateur est allumée, la page est ouverte. Je rentre les codes et clique, tremblante… C’est positif !!! Avec un taux élevé ! Je n’y crois pas!! Je saute dans les bras de mon conjoint « on a réussi ! ». Restaurant pour fêter la nouvelle, et je mange du saumon cru pour la dernière fois avant d’accoucher 😉
Le 9 octobre, je refais une prise de sang, pour vérifier l’augmentation de mon taux. C’est Mr Papa qui regarde les résultats pour moi. Il me téléphone: « t’es une championne, le taux a presque quadruplé ! ». La secrétaire du Dr « M » me le confirme « vous êtes bien enceinte! » j’ai peine à y croire.
Les jours passent et je me plais à rêver de la chambre de mon bébé, je pense déjà à quelques prénoms…
Mardi 22 octobre, alors que tout se passe pour le mieux, au travail je me rends aux toilettes et là, l’horreur : ma culotte est pleine de sang, des gouttes tombent à même le sol, l’eau des toilettes est rouge. J’hurle, je pleure, ça m’apprendra à trop y croire, j’aurais pas dû, c’était trop tôt. Une collègue me ramène à mon domicile. L’après-midi, le Dr « M » me fait une échographie. J’entends encore ses mots « vous voyez, là, c’est votre embryon. Et si je zoome plus, ce qui bouge, c’est son cœur qui bat »! Je pleure encore et encore. Mon bébé est encore en moi, il s’est accroché. Plus de peur que de mal.
J’ai accouché le 7 juin 2020. J’ai eu une grossesse sans aucun maux, aucune douleur. Je remerciais chaque jour mon bébé, ma petite fille, d’être si sage à l’intérieur de moi. Je lui parlais beaucoup. Je suis tombée amoureuse d’elle dès la première « vraie écho ». Son profil m’a fait succombé. L’intensité de l’amour que l’on porte à son enfant, je sais ce que c’est, ça y est!
Sportive, je faisais 1h de sport tous les jours jusqu’à 7 jours avant d’accoucher. Je sais que j’ai eu énormément de chance, j’en suis consciente et reconnaissante. Une FIV ICSI qui fonctionne du premier coup, une grossesse de rêve, et un bébé magnifique… tout ça en parti grâce à toute l’équipe qui nous a si bien accompagné, mon conjoint et moi-même. Un grand MERCI
« D »