Nutrition et PMA
La prévalence du surpoids et de l’obésité chez les femmes en âge de procréer a augmenté depuis 30 ans.
La diminution du surpoids a montré une augmentation des grossesses spontanées et des chances de succès en cas de recours à la PMA.
La prise en charge éducative nutritionnelle, individuelle, en couple ou en groupe vise à modifier les comportements alimentaires et d’activité physique.
Elle peut être associée à des techniques comportementales, et, si besoin, à un traitement médicamenteux ou à la chirurgie bariatrique.
On sait maintenant qu’il existe un seuil de l’IMC (indice de masse corporelle) : IMC < 35, associé à une chance augmentée de grossesse, mais un succès est possible aussi dans les autres cas, lorsqu’il y a un changement du profil métabolique.
La modification du profil métabolique (rapport taille/hanche, adiposité abdominale, insulinorésistance, hyperglycémie, hypertension artérielle) par une alimentation équilibrée, en réduisant l’apport lipidique et calorique, va améliorer les conditions de la conception, le développement harmonieux du fœtus et diminuer le risque ultérieur d’obésité chez l’enfant.
Par ailleurs, dans une moindre mesure, le sous-poids altère également la fertilité. C’est le cas des troubles du comportement alimentaire sévères, en particulier l’anorexie, avec l’aménorrhée qu’elle induit. Se pose alors le risque, en cas d’induction d’ovulation, de la persistance ou de la réactivation du trouble du comportement alimentaire non dénuées de conséquence sur la mère et le développement de l’enfant, sans prise en charge nutritionnelle et psychologique associées.
Enfin, n’oublions pas le rôle du père ! Le surpoids et l’obésité ont un rôle délétère certain sur la spermatogénèse, ainsi que les toxiques (tabac, alcool…) et certains polluants, pour lesquels des études sont en cours.
Il est donc clair que la prise en charge pluridisciplinaire des troubles de la fertilité, où la Nutrition a sa place, est souhaitable afin de conjuguer et de potentialiser les atouts des différentes disciplines concernées.
Chantal Bordure et Françoise Chevallier
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